Quelque part au dessus d'elle, le soleil se couchait, baignant l'atmosphère de ses rayons flamboyants. A travers les baies vitrées, la lumière frappait le sol carrelé en une mosaïque grise et rose pâle de bon marché. Là, devant le magasin de vêtements pour jeunes et adolescents, se dressait un bac imposant où deux arbres et quelques fougères avaient été installés pour égayer l'environnement du centre commercial. Le terrassement de végétation abritait un nombre de détritus impressionnant.
Trinx semblait affalée sur un des bancs cerclant cet étrange îlot dans la civilisation capitaliste du bâtiment. Semblait seulement, car si ses yeux clos paraissaient paisibles et si la musique dissipée dans ses oreilles par un lecteur de mauvaise qualité l'isolait, la jeune brune attendait un signe.
Autour, les gens se pressaient, discutant, riant. Le soir tombait, la séance shopping de la populace se terminerait bientôt et le silence reviendrait. Alors elle pourrait enlever ses écouteurs -où avait-elle volé ce mp3 déjà?- et admirer quelques minutes tranquilles dans sa piètre vie.
La fin de son après-midi avait été exécrable. Ash lui tapait sur le système, lui et ses manies idiotes, à toujours s'inquiéter. Cela partait d'un bon sentiment, mais même en se répétant qu'il ne voulait pas blesser, elle ne parvenait pas à accepter la discussion qu'ils avaient eu. Discussion restait le bon mot, malgré les éclats de voix. Ils ne parlaient plus autrement qu'en se critiquant désormais. Pourtant, elle tenait à lui. Moins qu'il ne tenait à elle, certes. Mais qu'avait-il besoin...
Non. Il fallait le comprendre. Il avait peur. Trinx soupira intérieurement, sans laisser aucun muscle de son corps se tendre ou se crisper. Il avait peur pour elle, et elle ne réussissait qu'à foirer sa vie. Foirer leurs vies.
Le soleil disparut derrière les immeubles, et tandis que l'ombre s'étendait, un bref frisson parcourut le dos de la punk toujours allongée.
Il reviendrait. Il devait bouder, comme toujours. Ce devrait être à elle de bouder. Elle ne l'avait pas insulté d'infantile idiote incapable de se prendre en main, elle. Elle chassa les mots d'un lent mouvement de la tête, et ouvrit les yeux. Qu'importe, il retrouverait son chemin, pourquoi s'inquiéter ?
*Tu bouges enfin ? J'avais l'impression que tu allais mourir d'inanition parce que tu ne voulais pas te traîner jusqu'au premier café venu.*
Trinx détailla le garçon qui la fixait, assis à ses pieds sur le banc, les bras croisés. Ses yeux bruns et ses cheveux clairs contrastaient avec la grisaille des alentours si l'on ignorait les plantes. Son air vague et absent présumait une chose: il n'était pas là depuis longtemps, il était là depuis plus d'une éternité. A attendre.
-Ash... Écoute, pour tout à l'h... elle se coupa, croisa son regard... C'est quoi l'inanition ?
*Mourir de faim si tu préfères.*
-Ah ouais, crever la dalle quoi.
*Familièrement, oui.*
-J'ai pas faim.
Menteuse. Il le sent. Tu dois avoir l'air décalquée. Elle détacha les écouteurs de ses oreilles et fourra les fils un peu au pif dans la poche intérieure de sa veste en lambeaux. L'avantage, c'est qu'en les gardant, Ash l'aurait tout de même entendu.
-Tu as faim. Tu as toujours faim. Tu ne te rends même pas compte que tu meurs un peu plus chaque jour en mangeant si peu et en avalant cette... drogue.
-Qu'est-ce que ça peut t'faire, à toi ? Finalement, c'était mieux quand t'étais pas là.
Elle se leva brusquement, s'éloigna de quelques pas rapides et se retourna. Où pouvait-elle aller ? Il se leva du banc sans se presser, mais déjà Trinx se muait vers la sortie du centre commercial.
-Trinx. S'il te plaît. On ne va pas recommencer, je t'ai déjà dis que je t'ai...
-Que tu m'aimais ? Que tu m'aimais ? Tu te fous de moi ? Tu ne sers à rien, tu es juste là pour me faire croire que je suis schi... schi... rah m****!
-Schizophrène.
-Ouais voilà ! Lâche-moi. Même si tu m'aimais d'un amour débordant de jolies fleurs et d'autres... machins roses, ça servirait à rien. Tu ne peux pas me faire bouffer, tu ne peux pas influer sur quoique ce soit, et...
-Trinx...
-Fermes-là! Disparais comme tu sais si bien le faire et te ramènes plus. Tu m'saoules!
Regardant ses pieds surgir chacun leur tour devant le carrelage hideux de l'endroit en mâchonnant sa rage, Trinx oublia de relever la tête vers son chemin. Et ce qui devait arriver arriva.
Trinx semblait affalée sur un des bancs cerclant cet étrange îlot dans la civilisation capitaliste du bâtiment. Semblait seulement, car si ses yeux clos paraissaient paisibles et si la musique dissipée dans ses oreilles par un lecteur de mauvaise qualité l'isolait, la jeune brune attendait un signe.
Autour, les gens se pressaient, discutant, riant. Le soir tombait, la séance shopping de la populace se terminerait bientôt et le silence reviendrait. Alors elle pourrait enlever ses écouteurs -où avait-elle volé ce mp3 déjà?- et admirer quelques minutes tranquilles dans sa piètre vie.
La fin de son après-midi avait été exécrable. Ash lui tapait sur le système, lui et ses manies idiotes, à toujours s'inquiéter. Cela partait d'un bon sentiment, mais même en se répétant qu'il ne voulait pas blesser, elle ne parvenait pas à accepter la discussion qu'ils avaient eu. Discussion restait le bon mot, malgré les éclats de voix. Ils ne parlaient plus autrement qu'en se critiquant désormais. Pourtant, elle tenait à lui. Moins qu'il ne tenait à elle, certes. Mais qu'avait-il besoin...
Non. Il fallait le comprendre. Il avait peur. Trinx soupira intérieurement, sans laisser aucun muscle de son corps se tendre ou se crisper. Il avait peur pour elle, et elle ne réussissait qu'à foirer sa vie. Foirer leurs vies.
Le soleil disparut derrière les immeubles, et tandis que l'ombre s'étendait, un bref frisson parcourut le dos de la punk toujours allongée.
Il reviendrait. Il devait bouder, comme toujours. Ce devrait être à elle de bouder. Elle ne l'avait pas insulté d'infantile idiote incapable de se prendre en main, elle. Elle chassa les mots d'un lent mouvement de la tête, et ouvrit les yeux. Qu'importe, il retrouverait son chemin, pourquoi s'inquiéter ?
*Tu bouges enfin ? J'avais l'impression que tu allais mourir d'inanition parce que tu ne voulais pas te traîner jusqu'au premier café venu.*
Trinx détailla le garçon qui la fixait, assis à ses pieds sur le banc, les bras croisés. Ses yeux bruns et ses cheveux clairs contrastaient avec la grisaille des alentours si l'on ignorait les plantes. Son air vague et absent présumait une chose: il n'était pas là depuis longtemps, il était là depuis plus d'une éternité. A attendre.
-Ash... Écoute, pour tout à l'h... elle se coupa, croisa son regard... C'est quoi l'inanition ?
*Mourir de faim si tu préfères.*
-Ah ouais, crever la dalle quoi.
*Familièrement, oui.*
-J'ai pas faim.
Menteuse. Il le sent. Tu dois avoir l'air décalquée. Elle détacha les écouteurs de ses oreilles et fourra les fils un peu au pif dans la poche intérieure de sa veste en lambeaux. L'avantage, c'est qu'en les gardant, Ash l'aurait tout de même entendu.
-Tu as faim. Tu as toujours faim. Tu ne te rends même pas compte que tu meurs un peu plus chaque jour en mangeant si peu et en avalant cette... drogue.
-Qu'est-ce que ça peut t'faire, à toi ? Finalement, c'était mieux quand t'étais pas là.
Elle se leva brusquement, s'éloigna de quelques pas rapides et se retourna. Où pouvait-elle aller ? Il se leva du banc sans se presser, mais déjà Trinx se muait vers la sortie du centre commercial.
-Trinx. S'il te plaît. On ne va pas recommencer, je t'ai déjà dis que je t'ai...
-Que tu m'aimais ? Que tu m'aimais ? Tu te fous de moi ? Tu ne sers à rien, tu es juste là pour me faire croire que je suis schi... schi... rah m****!
-Schizophrène.
-Ouais voilà ! Lâche-moi. Même si tu m'aimais d'un amour débordant de jolies fleurs et d'autres... machins roses, ça servirait à rien. Tu ne peux pas me faire bouffer, tu ne peux pas influer sur quoique ce soit, et...
-Trinx...
-Fermes-là! Disparais comme tu sais si bien le faire et te ramènes plus. Tu m'saoules!
Regardant ses pieds surgir chacun leur tour devant le carrelage hideux de l'endroit en mâchonnant sa rage, Trinx oublia de relever la tête vers son chemin. Et ce qui devait arriver arriva.
HRP//
Le hasard a fait que je retombe sur ce forum, que j'avais -avouons-le- un peu oublié. Comme le design semblait changé, je me suis dit que ce devait être actif et, en me reconnectant, qu'elle ne fut pas ma surprise de voir que c'était bien actif ! Finalement, envie de recommencer à faire du rp. Pardonnez-moi si ce n'est pas parfait, et dites-moi si je dois revoir des choses (j'ai relu en diagonale les règles mais il se peut que cela ne corresponde pas, auquel cas, vous avez le droit de me fouetter). Bonne soirée à vous