Tic tac tic tac tic. Le Soldat de la Réitération Cyclique est là, tac tic. Remonte remonte la clé mécanique, crac cric, et se répète le Rituel périodique, tac tic.
Il se dandine, il trottine, le train 2274 est ce qu'on appelle un vieux tacot qui avance sans se presser. Des wagons plus que des voitures se suivent derrière ce qui ressemble fortement à une locomotive à l'ancienne, une bécane tout droit sortie d'un roman steampunk aux couleurs de la nuit : roues apparentes et bielles de métal, il ne manquerait plus que la chaudière à vapeur et nous aurions vraiment l'impression d'être revenus avant l'ère du pétrole. Heureusement que vous n'êtes qu'à 2oo kilomètres de la capitale, le voyage aurait pu durer encore plus longtemps. Vous en avez tout de même pour 3 heures bien frappées, la portion de rails que vous empruntez en cet après-midi orageux d'été n'est pas destinée aux trajets à grande vitesse. J'ai dit orageux ? En effet, après des jours de soleil écrasant et d'une chaleur étouffante, des trombes tombent sur la petite ville provinciale de Trinh en ce noir dimanche. Le ciel est bas et sombre, des cordes vous matraquent les épaules si vous n'avez pas la chance de posséder un parapluie. La modeste gare routière attenante accueillera le car qui a pu vous transporter jusqu'ici. La ville est peu peuplée, la gare ferroviaire est donc déserte pour le moment. A la recherche d'un abri, le bâtiment ivoire est semi-circulaire, vous y pénétrez par un jeu de portes en verre du côté oblong. À l'intérieur, deux bancs en bois et métal au centre auxquels sont adossés deux bacs à fleurs. Point de guichet comme toute gare qui se respecte, toujours les éternelles bornes ovoïdes gris sombre pour seules interlocutrices. Un second jeu de battants en verre, plus larges, donne sur le quai unique. Point d'affichage lumineux à diodes à Trinh, ici, un poste de télévision carré collé raffistolé, affichage noir et lettres capitales jaune pétant. "TRAINS AU DÉPART : TRAIN 2274 SYRACUSE 16h54".
Dehors, l'orage gronde, le vent souffle, donc même sous le préau, vous finirez trempés jusqu'aux os. Dans un râle, votre train arrive en gare. 5 voitures se succèdent : 15 et 16 devant, 10 au centre pour la première classe, 17 et 18 bonnes dernières. Les portes donnent déjà le ton : pas d'automatisme, vous abaissez la poignée et vous faites coulisser jusqu'à la butée manuellement. À l'intérieur, on se croirait dans un bon vieux film de cowboys. En effet, les sièges sont des banquettes, le porte-bagages en hauteur est en bois auburn. Semblant de papier peint vert d'eau à rayures horizontales et appliques baroques complètent le tableau.
15 minutes d'arrêt, en voiture, en route !
Dehors, l'orage gronde, le vent souffle, donc même sous le préau, vous finirez trempés jusqu'aux os. Dans un râle, votre train arrive en gare. 5 voitures se succèdent : 15 et 16 devant, 10 au centre pour la première classe, 17 et 18 bonnes dernières. Les portes donnent déjà le ton : pas d'automatisme, vous abaissez la poignée et vous faites coulisser jusqu'à la butée manuellement. À l'intérieur, on se croirait dans un bon vieux film de cowboys. En effet, les sièges sont des banquettes, le porte-bagages en hauteur est en bois auburn. Semblant de papier peint vert d'eau à rayures horizontales et appliques baroques complètent le tableau.
15 minutes d'arrêt, en voiture, en route !
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