La matinée était passée si vite... A tourner en rond comme un fauve en cage, à jeter un coup d'oeil anxieux à l'heure toutes les cinq minutes, à frissonner d'angoisse en constatant l'avancée inexorable du temps...
Terrifiée à l'idée d'être en retard, Akiko était partie avec une bonne heure d'avance, incapable de toute façon de se détendre de quelque manière que ce soit, malgré les efforts de son Esprit.
Et à présent, elle se tenait devant cette librairie.
Le soleil de midi se reflétant sur le rideau de fer masquant les vitrines l'éblouissait, mais seule une infime partie de son esprit avait noté ce détail. Toutes ses pensées étaient invariablement fixées sur ce qui l'attendait...
Aujourd'hui, première journée à tenir seule cette boutique.
Elle contempla quelques instants la rue passante, bondée de travailleurs cherchant à déjeuner avant de reprendre leur travail, se perdant dans le souvenir des journées précédentes.
A peine installée à Syracuse, elle s'était rendue dans cette librairie, et avait repris contact avec son propriétaire, ami de ses parents. Celui-ci s'était montré ravi de la revoir, et après s'être extasié sur le fait qu'elle aie tant grandi, avoir pris des nouvelles de sa famille et du pays, et longuement discuté du temps qu'il faisait, lui avait demandé la raison de sa venue. Et, malgré les inquiétudes de la jeune fille, l'homme avait salué avec enthousiasme sa proposition, et avait accepté de la prendre à l'essai...
Et à présent, après les deux jours passés à écouter religieusement les conseils du propriétaire, il lui avait proposé de tenir seule la boutique, et était parti en se frottant les mains, ravi de l'aubaine lui permettant de prendre un repos bien mérité.
Et c'est ainsi... Qu'elle se retrouvait à présent, seule devant ce rideau de fer, les mains tremblantes et le coeur battant, à attendre l'heure de l'ouverture.
... On y était. Il serait une heure dans moins de dix minutes. Akiko était rentrée dans la boutique, réorganisant les présentoirs, procédant à un rapide ménage, et s'était affalée dans un des petits canapés, désoeuvrée. Elle se tourna vers son Esprit, cherchant le regard rassurant d'Eino. Jamais elle n'en avait eu tant besoin... Ce dernier lui sourit calmement, l'air de dire que tout irait bien, et son assurance tranquille la rassénéra quelque peu.
Jetant un rapide coup d'oeil à sa montre, elle s'aperçut avec effroi que l'ouverture était imminente... Son coeur s'emballa, et elle jeta un coup d'oeil paniqué à Eino.
" Je vais m'en sortir, n'est-ce pas ? "
L'Esprit se rapprocha d'elle, et se matérialisa une fraction de seconde, le temps de l'enlacer d'une étreinte douce et protectrice.
" Tout ira bien, petite princesse. Tu es capable de surmonter cela. "
Inspirant profondément, elle releva le lourd rideau de fer, puis prit place derrière le comptoir de bois blanc, parcourant la boutique du regard. Le sol et les murs de bois clair éclairaient la longue pièce d'un éclat chaleureux, les étagères étaient en ordre, la paroi translucide dissimulant à moitié les petits canapés était propre et scintillante, la petite affichette proposant un café pour accompagner la lecture était toujours en place...
Quant à la seconde pièce, celle contenant les ouvrages spécialisés, elle la savait être tout aussi en ordre, pour y être passée et repassée afin de tout vérifier.
Bien. Tout était bien.
Il n'y avait plus qu'à attendre l'arrivée d'un potentiel client... Et ne pas angoisser, surtout ne pas angoisser.
Les clients n'étaient pas nombreux, dans cette petite librairie, et elle n'aurait certainement pas à gérer une foule.
Elle sortit un livre de son sac, et s'installa aussi confortablement que possible, malgré le soleil qui, traversant la vitrine, cognait durement. Quelle idée de porter son pantalon de cuir, aussi... Mais elle n'avait vraiment pas l'habitude qu'il fasse aussi chaud. Que la neige lui manquait... Il faudrait qu'elle achète un ventilateur, et le plus vite possible, sinon elle ne tiendrait jamais tout l'été.
Elle jeta un coup d'oeil au thermomètre, qui indiquait 21°. La petite climatisation fixée au plafond rafraîchissait pourtant la pièce, mais c'était toujours bien plus chaud que ce dont elle avait l'habitude. Peut-être se ferait-elle un jour au climat de ce pays...
Elle secoua la tête, tentant d'aérer la lourde masse de ses longs cheveux, tira un peu sur son collier lui enserrant le cou, et se plongea dans sa lecture, tendant l'oreille pour réagir au tintement de la porte lorsqu'un client entrerait, poussant la porte de bois de la librairie du Soleil de Minuit.
Terrifiée à l'idée d'être en retard, Akiko était partie avec une bonne heure d'avance, incapable de toute façon de se détendre de quelque manière que ce soit, malgré les efforts de son Esprit.
Et à présent, elle se tenait devant cette librairie.
Le soleil de midi se reflétant sur le rideau de fer masquant les vitrines l'éblouissait, mais seule une infime partie de son esprit avait noté ce détail. Toutes ses pensées étaient invariablement fixées sur ce qui l'attendait...
Aujourd'hui, première journée à tenir seule cette boutique.
Elle contempla quelques instants la rue passante, bondée de travailleurs cherchant à déjeuner avant de reprendre leur travail, se perdant dans le souvenir des journées précédentes.
A peine installée à Syracuse, elle s'était rendue dans cette librairie, et avait repris contact avec son propriétaire, ami de ses parents. Celui-ci s'était montré ravi de la revoir, et après s'être extasié sur le fait qu'elle aie tant grandi, avoir pris des nouvelles de sa famille et du pays, et longuement discuté du temps qu'il faisait, lui avait demandé la raison de sa venue. Et, malgré les inquiétudes de la jeune fille, l'homme avait salué avec enthousiasme sa proposition, et avait accepté de la prendre à l'essai...
Et à présent, après les deux jours passés à écouter religieusement les conseils du propriétaire, il lui avait proposé de tenir seule la boutique, et était parti en se frottant les mains, ravi de l'aubaine lui permettant de prendre un repos bien mérité.
Et c'est ainsi... Qu'elle se retrouvait à présent, seule devant ce rideau de fer, les mains tremblantes et le coeur battant, à attendre l'heure de l'ouverture.
... On y était. Il serait une heure dans moins de dix minutes. Akiko était rentrée dans la boutique, réorganisant les présentoirs, procédant à un rapide ménage, et s'était affalée dans un des petits canapés, désoeuvrée. Elle se tourna vers son Esprit, cherchant le regard rassurant d'Eino. Jamais elle n'en avait eu tant besoin... Ce dernier lui sourit calmement, l'air de dire que tout irait bien, et son assurance tranquille la rassénéra quelque peu.
Jetant un rapide coup d'oeil à sa montre, elle s'aperçut avec effroi que l'ouverture était imminente... Son coeur s'emballa, et elle jeta un coup d'oeil paniqué à Eino.
" Je vais m'en sortir, n'est-ce pas ? "
L'Esprit se rapprocha d'elle, et se matérialisa une fraction de seconde, le temps de l'enlacer d'une étreinte douce et protectrice.
" Tout ira bien, petite princesse. Tu es capable de surmonter cela. "
Inspirant profondément, elle releva le lourd rideau de fer, puis prit place derrière le comptoir de bois blanc, parcourant la boutique du regard. Le sol et les murs de bois clair éclairaient la longue pièce d'un éclat chaleureux, les étagères étaient en ordre, la paroi translucide dissimulant à moitié les petits canapés était propre et scintillante, la petite affichette proposant un café pour accompagner la lecture était toujours en place...
Quant à la seconde pièce, celle contenant les ouvrages spécialisés, elle la savait être tout aussi en ordre, pour y être passée et repassée afin de tout vérifier.
Bien. Tout était bien.
Il n'y avait plus qu'à attendre l'arrivée d'un potentiel client... Et ne pas angoisser, surtout ne pas angoisser.
Les clients n'étaient pas nombreux, dans cette petite librairie, et elle n'aurait certainement pas à gérer une foule.
Elle sortit un livre de son sac, et s'installa aussi confortablement que possible, malgré le soleil qui, traversant la vitrine, cognait durement. Quelle idée de porter son pantalon de cuir, aussi... Mais elle n'avait vraiment pas l'habitude qu'il fasse aussi chaud. Que la neige lui manquait... Il faudrait qu'elle achète un ventilateur, et le plus vite possible, sinon elle ne tiendrait jamais tout l'été.
Elle jeta un coup d'oeil au thermomètre, qui indiquait 21°. La petite climatisation fixée au plafond rafraîchissait pourtant la pièce, mais c'était toujours bien plus chaud que ce dont elle avait l'habitude. Peut-être se ferait-elle un jour au climat de ce pays...
Elle secoua la tête, tentant d'aérer la lourde masse de ses longs cheveux, tira un peu sur son collier lui enserrant le cou, et se plongea dans sa lecture, tendant l'oreille pour réagir au tintement de la porte lorsqu'un client entrerait, poussant la porte de bois de la librairie du Soleil de Minuit.
Dernière édition par Akiko le Mar 16 Juin 2009 - 14:13, édité 1 fois