Néant… Vide… Solitude… Absence de sensation…
Plongée dans les ténèbres comateuses de l’inconscience, Lena ne ressentait plus rien. C’était comme si elle flottait dans un brouillard sombre et oppressant. Un écran cotonneux devant ses yeux qui l’empêchait de voir, une ouate dense incrusté dans jusque dans le moindre de ses pores qui l’empêchait d’entendre, de sentir ou de goûter, un cocon qui l’empêchait de rien ressentir. Enfant bulle dans la nuit d’encre, Lena était seule. Si seule. Douloureusement seule !!
** Elza… **
Ce qui devait être un cri vers sa liée n’apparut dans son esprit embrumé qu’en un faible marmonnement, à peine plus fort que le murmure des feuilles quand elles chantent avec le vent. Elle sentait qu’il lui manquait une part d’elle-même dans l’absence de l’esprit.
** ELZAAAA !! **
D’où lui était venue la force de crier ceci ? Même en songe, l’effort l’avait épuisée. La réponse ne venait pas, Lena était terrifiée. Et si Elza l’avait abandonnée ? Si elle l’avait laissée seule dans ce lieu si triste, si sombre, loin de toute la nature qu’elle aimait tant ? Elle repoussa l’idée de toutes ses faibles forces mentales. Ne pas y penser… Ce n’était bon qu’à la décourager.
…
Une lumière apparue.
Oh bien sur, ce n’était pas une clarté éblouissante, pas soleil, ni même lune, ni lampe, ni même flamme de bougie. C’était comme une petite luciole dansante. Bien faible, elle clignotait par instants, traversant des nuances de bleus, de vert et de jaune.
Banal insecte danseur, étoile de l’herbe verte si souvent négligé, il constitua pourtant pour Lena comme un radeau auquel se raccrocher. La lumière avait percée l’écran dévastateur, Lena n’était plus seule. Une vague de gratitude la submergea.
** Danse petite luciole, danse encore pour Lena. Tu vois bien que ton vol l’hypnotise. Tu sens bien que tu es précieuse pour elle. Tu sens bien qu’elle t’aime. Alors danse !! Danse encore pour la protéger des ténèbres !! Tu es la seule chose qu’il lui reste. Aide-la… Qu’elle revienne à elle. Qu’elle revienne à moi ! **
** El…za ?**
La voix de sa liée rythmait la danse de l’étincelle. Brisait le silence étouffant. Remplissait sa tête, résonnait dans son crâne. Que les Dieux, s’ils existaient soient loués. Elle était là. Elle ne l’avait pas abandonnée. Une vague de bonheur déferla en elle.
** Elza… Tu m’as tellement manqué… Je t’aime. **
Les mots forts étaient prononcés d’une toute petite voix. Elle se sentait si faible. Si vulnérable. Mais Elza était là, elle la protégerait. Ou peut-être pas… mais au moins elle serait là. Près d’elle.
** Toi aussi Lena. **
Même si elle ne voyait pas le visage, elle senti dans le ton de la voix qu’Elza était soulagée. Et peut être même, chose rare, qu’elle lui souriait.
** Reviens parmi eux Lena… Ils sont inquiets pour toi là-haut. **
** Je ne sais plus… Je suis perdue. Elza… guide-moi…**
** Suis-moi. **
La petite luciole se mit à grandir, sa danse s’accéléra. La lumière remplaça l’obscurité. Les ténèbres se teintèrent de couleur. Le silence devint vacarme. Une odeur de sueur, de goudron et d’autres parfums mélangés lui pris la gorge. Une odeur de foule. Un gout de renfermé envahi sa bouche. Le retour à la réalité était dur.
Dans un effort surhumain, Lena ouvrit les yeux. Dans l’ordre lui apparurent le plafond gris et sale, deux individus vêtus de blouses immaculées penchés sur elle, la foule bigarrée qui se déplaçait vivement et une personne vêtue d'un long manteau noir qui empêchait que la masse populaire ne l’écrase.
** Qui sont… Tous ces gens ? **
** Ce sont eux qui ont pris soin de toi. Tu leur doit beaucoup de chose. Bien plus que tu ne l’imagine. **
** Ah… **
Elle ne lui avait pas dis leurs noms. pourtant elle était presque sur de les avoir su un jour... Sa mémoire se dérobait, comme à son habitude.
De sa gorge sortit une voix enrouée, qu’elle doutait être assez forte pour qu’ils l’entendent. Mais elle tenait à leur dire quelques mots
« Merci… Pour…tout »
Elle se sentait si faible. Certainement incapable de se relever. Elle ne le tenterait même pas d‘ailleurs. Elle laissa tomber sa tête sur le coté. Ce qui amena son regard sur un curieux spectacle : un homme plutôt vieux d’après la couleur de ses cheveux était allongé sur le sol, dans une position plus qu’équivoque, et pas du tout, mais alors pas du tout convenable.
Que le monde était blizzard. La scène n’était pas forcément ce que Lena aurait habituellement trouvé drôle, pourtant un rire grinçant, nerveux s’échappa de ses lèvres en lui blessant presque la gorge.
Que le monde était étrange... Mais qu’il y avait du bon à avoir retrouvé ce monde !!
Plongée dans les ténèbres comateuses de l’inconscience, Lena ne ressentait plus rien. C’était comme si elle flottait dans un brouillard sombre et oppressant. Un écran cotonneux devant ses yeux qui l’empêchait de voir, une ouate dense incrusté dans jusque dans le moindre de ses pores qui l’empêchait d’entendre, de sentir ou de goûter, un cocon qui l’empêchait de rien ressentir. Enfant bulle dans la nuit d’encre, Lena était seule. Si seule. Douloureusement seule !!
** Elza… **
Ce qui devait être un cri vers sa liée n’apparut dans son esprit embrumé qu’en un faible marmonnement, à peine plus fort que le murmure des feuilles quand elles chantent avec le vent. Elle sentait qu’il lui manquait une part d’elle-même dans l’absence de l’esprit.
** ELZAAAA !! **
D’où lui était venue la force de crier ceci ? Même en songe, l’effort l’avait épuisée. La réponse ne venait pas, Lena était terrifiée. Et si Elza l’avait abandonnée ? Si elle l’avait laissée seule dans ce lieu si triste, si sombre, loin de toute la nature qu’elle aimait tant ? Elle repoussa l’idée de toutes ses faibles forces mentales. Ne pas y penser… Ce n’était bon qu’à la décourager.
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Une lumière apparue.
Oh bien sur, ce n’était pas une clarté éblouissante, pas soleil, ni même lune, ni lampe, ni même flamme de bougie. C’était comme une petite luciole dansante. Bien faible, elle clignotait par instants, traversant des nuances de bleus, de vert et de jaune.
Banal insecte danseur, étoile de l’herbe verte si souvent négligé, il constitua pourtant pour Lena comme un radeau auquel se raccrocher. La lumière avait percée l’écran dévastateur, Lena n’était plus seule. Une vague de gratitude la submergea.
** Danse petite luciole, danse encore pour Lena. Tu vois bien que ton vol l’hypnotise. Tu sens bien que tu es précieuse pour elle. Tu sens bien qu’elle t’aime. Alors danse !! Danse encore pour la protéger des ténèbres !! Tu es la seule chose qu’il lui reste. Aide-la… Qu’elle revienne à elle. Qu’elle revienne à moi ! **
** El…za ?**
La voix de sa liée rythmait la danse de l’étincelle. Brisait le silence étouffant. Remplissait sa tête, résonnait dans son crâne. Que les Dieux, s’ils existaient soient loués. Elle était là. Elle ne l’avait pas abandonnée. Une vague de bonheur déferla en elle.
** Elza… Tu m’as tellement manqué… Je t’aime. **
Les mots forts étaient prononcés d’une toute petite voix. Elle se sentait si faible. Si vulnérable. Mais Elza était là, elle la protégerait. Ou peut-être pas… mais au moins elle serait là. Près d’elle.
** Toi aussi Lena. **
Même si elle ne voyait pas le visage, elle senti dans le ton de la voix qu’Elza était soulagée. Et peut être même, chose rare, qu’elle lui souriait.
** Reviens parmi eux Lena… Ils sont inquiets pour toi là-haut. **
** Je ne sais plus… Je suis perdue. Elza… guide-moi…**
** Suis-moi. **
La petite luciole se mit à grandir, sa danse s’accéléra. La lumière remplaça l’obscurité. Les ténèbres se teintèrent de couleur. Le silence devint vacarme. Une odeur de sueur, de goudron et d’autres parfums mélangés lui pris la gorge. Une odeur de foule. Un gout de renfermé envahi sa bouche. Le retour à la réalité était dur.
Dans un effort surhumain, Lena ouvrit les yeux. Dans l’ordre lui apparurent le plafond gris et sale, deux individus vêtus de blouses immaculées penchés sur elle, la foule bigarrée qui se déplaçait vivement et une personne vêtue d'un long manteau noir qui empêchait que la masse populaire ne l’écrase.
** Qui sont… Tous ces gens ? **
** Ce sont eux qui ont pris soin de toi. Tu leur doit beaucoup de chose. Bien plus que tu ne l’imagine. **
** Ah… **
Elle ne lui avait pas dis leurs noms. pourtant elle était presque sur de les avoir su un jour... Sa mémoire se dérobait, comme à son habitude.
De sa gorge sortit une voix enrouée, qu’elle doutait être assez forte pour qu’ils l’entendent. Mais elle tenait à leur dire quelques mots
« Merci… Pour…tout »
Elle se sentait si faible. Certainement incapable de se relever. Elle ne le tenterait même pas d‘ailleurs. Elle laissa tomber sa tête sur le coté. Ce qui amena son regard sur un curieux spectacle : un homme plutôt vieux d’après la couleur de ses cheveux était allongé sur le sol, dans une position plus qu’équivoque, et pas du tout, mais alors pas du tout convenable.
Que le monde était blizzard. La scène n’était pas forcément ce que Lena aurait habituellement trouvé drôle, pourtant un rire grinçant, nerveux s’échappa de ses lèvres en lui blessant presque la gorge.
Que le monde était étrange... Mais qu’il y avait du bon à avoir retrouvé ce monde !!